SAISON UN - BRYAN MANGIN

Les allongements

Introduction

Dans les deux cours précédents, nous avons vu les deux premières règles qui régissent les katakana et les hiragana : la règle des accents et celle de la pause. Voyons maintenant la troisième de ces quatre règles, la règle des allongements.
Alors attention, cette règle ne sera pas la même pour les katakana et les hiragana. Nous allons donc d’abord voir cette règle pour les hiragana et ensuite pour les katakana.
Alors, un allongement, qu’est-ce que c’est ?
De temps en temps en japonais nous allons avoir une syllabe qui va être allongée, plus précisément nous allons allonger la voyelle. Un allongement va donc durer un temps supplémentaire, en doublant phonétiquement la voyelle d’un kana donné. Ainsi, pour allonger un , il suffira de prolonger légèrement la voix sur le « u », un peu comme si on le prononçait deux fois.
Ainsi, dans le mot « くうひ », nous allongeons le .
Et dans le mot « ふうど », nous allongeons le .
Nous pouvons également allonger les syllabes des voyelles uniquement : , , , , .

Donc, n’oubliez pas ce que nous vu dans les cours précédents. La langue japonaise fonctionne selon un rythme. Une syllabe vaut un temps, un allongement vaut également un temps. Donc la syllabe allongée prendra deux temps au total. Il est très important d’indiquer l’allongement d’un mot, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, sinon votre interlocuteur pourrait faire la confusion avec d’autres mots, très ressemblants mais qui n’ont pas d’allongement.
Les allongements existent aussi en rōmaji. Peut-être les avez-vous déjà vu. En rōmaji, l’allongement s’écrit en mettant un trait au-dessus de la syllabe qui va être allongée. Parfois on trouve aussi une codification avec un accent circonflexe au-dessus de la voyelle.
Exemple :
OBĀSAN → mère
ABĀSAN → grand-mère
Si vous ne savez pas faire le trait, vous faîtes comme la majorité des gens. Vous mettez un accent circonflexe, c’est beaucoup plus rapide à faire sur un clavier AZERTY.

L’allongement en hiragana

Chaque voyelle des syllabes va s’allonger de façon différente. Prenons l’exemple des hiragana :
Si nous voulons allonger une syllabe en « a » – c’est-à-dire toute la colonne des , , , , , , , … – nous allons écrire à côté un . Un exemple :
おかさん → mère
Nous avons bien un allongement sur le de .
Idem avec les autres voyelles :
おにさん → frère aîné
Nous avons bien un allongement sur le de .
→ climat, style de vie
どよ → week-end
À partir de là, les choses se compliquent mais très légèrement, je vous rassure.
Pour allonger une syllabe en « e », nous allons ajouter le hiragana . Attention, le de l’allongement se prononce bien « e » et non « i ». Par exemple :
せんせい → professeur
Ce mot se prononce SENSÉÉ et non SENSÉI comme on peut souvent l’entendre chez les débutants. Vous voilà maintenant avertis !
Pour vous donner d’autres exemples, vous avez les mots :
きめい → signature (inscription de son nom sur un registre)
ゆうめい → gloire
きれい → beau, belle, joli(e)
Il peut y avoir quelques exceptions mais, en règle générale l’hiragana sera bien l’allongement du « e » pour toute la colonne des , , , , , ,

Pour allonger une syllabe en « o », nous allons ajouter l’hiragana . Là aussi, le de l’allongement se prononce bien « o » et non « u ». Par exemple :
きの → hier
→ tofu
さと → sucre
Un autre exemple, le jeu Touhou suit le même schéma : .
Enfin, un exemple qui reprend les trois règles que nous avons vu jusqu’à présent ; l’accent, la pause, l’allongement :
がっこ → école
Nous avons l’accent sur le
Nous avons la pause entre le i el
Nous avons l’allongement en en la síl·laba en « o ».
Maintenant que nous avons vu comment se font les cinq allongements des cinq voyelles japonaises, il est temps de voir les exceptions, car il y en a quelques-unes et sur des mots assez courants.
Ci-dessous, récapitulons un petit tableau des allongements :
« a » →
« i » →
« u » →
« e » →
« o » →
Intéressons-nous d’un peu plus près au « e » et au « o ». Il existe deux exceptions. Les voyelles en « e » peuvent aussi s’allonger en et les voyelles en « o » peuvent aussi s’allonger en . Je vous les indique ci-dessous :
« e » → ou
« o » → ou
Ces exceptions peuvent se retrouver dans quelques mots assez rares comme おねさん où le va se prononcer « i », et dans かみ où le va se prononcer « ou ».
« e » → o かみ → grande-soeur
« o » → o かみ → loup

Donc, pour résumer les allongements en hiragana :
« a » →
« i » →
« u » →
« e » → ou
« o » → ou
Ce qu’il vous faut retenir est que les allongements en « u » → , en « e » → et en « o » → sont les plus fréquents. Vous les rencontrerez très souvent.
Tandis que les allongements en « a » → , en « i » → , en « e » → et en « o » → sont plus rares.

L’allongement en katakana

Pour les katakana, c’est beaucoup plus simple. On utilise simplement un trait d’allongement que l’on va mettre après la syllabe que l’on veut allonger. Par exemple :
コントロール → control
Nous avons un allongement sur le .
Cela va être la même chose pour toutes les voyelles en katakana.
« a » → カード → card
« i » → タクシー → taxi
« u » → グーグル → Google
« e » → テーブル → table
« o » → コントロール → control

Attention aux quelques exceptions

J’aimerais maintenant vous donner un autre exemple avec « e » pour être sûr que vous avez bien compris la différence entre l’allongement pour les hiragana et l’allongement pour les katakana. Observez bien :
« e » → ゲームプレイ → gameplay
Ici, vous comprenez bien que nous avons un allongement sur le de « gameplay » mais nous n’avons pas d’allongement sur プレイ. Le mot anglais « play » en katakana s’écrit bien プレイ. Le n’est pas l’allongement du donc, vous prononcez bien le son « i » à la fin du mot.
Cela nous amène à une petite règle particulière à retenir : quand vous avez un son « é » suivit d’un « i » dans un mot d’origine étrangère, il ne s’agit pas d’un allongement.

Pour vous donner un autre exemple, dans le mot « Spain » (Espagne en anglais), voici comment il s’écrit en katakana :
スペイン → Espagne (lit. Supein)

Encore un autre exemple basé sur une autre langue, le finnois cette fois, voici le nom d’une petite ville finlandaise en katakana :
オウル → Oulu
Ici, vous comprenez bien que nous n’avons pas d’allongement sur le . Le n’est pas l’allongement du donc, vous prononcez bien le son « u » [u].
Donc, nous revenons sur notre petite règle avec une petite variante : quand vous avez un son « o » [o] suivit d’un « u » [u] dans un mot d’origine étrangère, il ne s’agit pas d’un allongement.

Pour finir

Autant que vous le sachiez tout de suite. Nous utiliserons les katakana pour retranscrire les lectures sino-japonaises des kanji afin de bien les différencier des lectures purement japonaises. Si vous n’avez encore jamais entendu parler de lectures sino-japonaises et lectures purement japonaises, ne vous inquiétez pas, nous verrons tout cela lorsque nous aborderons les kanji.
Les allongements peuvent aussi être utilisés dans des onomatopées, des expressions orales. Par exemple, lorsqu’une personne se met à crier ou tient un mot un peu plus longtemps, nous utiliserons l’allongement pour représenter cela.
Pour vous donner un exemple plus concret, en français, parfois nous disons « Aaaaah ! » avec plusieurs « a » pour bien représenter l’allongement. Nous voyons souvent cela dans la bande dessinée. Eh bien, en japonais, c’est pareil ! Si vous avez déjà essayé de lire des mangas en japonais, il vous est certainement arrivé de voir des onomatopées comme :
オーーー !

Conclusion

Voilà ! Vous savez tout sur les allongements avec les hiragana et les katakana. Cette leçon n’était pas bien longue, alors n’hésitez pas à bien la relire avant d’aborder la leçon suivante sur les combinaisons… qui sera bien plus massive et complexe que tout ce que nous avons vu précédemment. Mais ne vous inquiétez pas, je vous ai fait un cours au petit oignon.
Sur ce, je vous laisse avec vos exercices. Dans le premier, vous avez des mots en hiragana et en katakana avec des allongements que je vous demande d’écrire en rōmaji. Et dans le second, vous avez des mots en rōmaji que je vous demande d’écrire en hiragana ou en katakana selon les cas.
Pour les allongements, vous n’aurez pas les petites exceptions que j’ai mentionné pour les hiragana. Je vous ai bien expliqué que ces exceptions étaient très rares. Vous ne les aurez donc pas dans ces exercices.
Ainsi se termine cette conclusion, je vous souhaite de bonnes révisions à tous et à toutes et je vous retrouve, très vite je l’espère, pour le prochain cours.