Nous voici enfin arrivé au dernier cours de cette énorme partie sur les particules japonaises. Il est enfin temps de passer à un récapitulatif de tout ce que nous avons vu depuis le début de cette deuxième saison : la construction de phrase en japonais, les particules grammaticales, le COD, le COI et plein d’autres choses.
Je vais également m’efforcer d’approfondir quelques notions que, normalement vous devriez avoir assimilé, et je vais aussi apporter quelques petites précisions, en bref je vais rentrer dans les détails. Je vous donnerai également quelques petits conseils des erreurs les plus récurrentes à ne pas faire pour la suite.
Je commence par un récapitulatif de toutes les particules grammaticales que nous avons vu jusqu’à présent. Je vais vous les classer selon les différentes catégories auxquelles elles appartiennent.
Nous commençons avec les particules de liaison qui permettent de créer un groupe nominal, de coller et de souder des noms entre eux. Nous avons vu :
1/ la particule の qui permet de définir une appartenance, une possession, de manière plus large de déterminer un nom avec un autre.
2/ la particule と qui est la particule de l’énumération.
3/ la particule や l’énumération non exhaustive, et récemment les particules か et なり qui permettent de dresser un choix. Exhaustif avec か, et non-exhaustif avec なり.
Je vous rappelle que vous avez déjà eu un petit récapitulatif de ces particules dans le cours précédent sur les connecteurs logiques japonais.
Nous avons ensuite les particules syntaxiques qui indiquent le rôle du complément dans la phrase, qui ordonne la phrase, c’est ce que l’on appelle la syntaxe :
– と qui permet de dire « avec ».
– に qui a quatre utilisations différentes : indiquer le lieu dans lequel il ne se passe rien, indiquer le point d’arrivée d’un déplacement, indiquer le COI et indiquer un complément de temps précis dans le temps.
– で qui a deux utilisations : celle d’indiquer le lieu dans lequel il se passe quelque chose et également le moyen avec lequel sont faites les actions.
– へ qui indique la direction dans le cadre d’un verbe de déplacement directionnels.
– を qui se prononce [o], (même si certaines personnes le prononcent également [wo], c’est possible) qui a deux utilisations : elle sert à indiquer le COD du verbe et également à indiquer le parcours quand nous avons dans la phrase un verbe de mouvement.
– から et まで qui permettent d’indiquer respectivement le début et la fin d’une action aussi bien dans l’espace que dans le temps.
– が qui permet d’indiquer le sujet du verbe et un complément très important mais que nous n’utiliserons pas très souvent car nous avions vu qu’il est préférable d’utiliser は à la place.
– Et より qui permet, premièrement, d’indiquer tout comme la particule から le point de départ d’une action aussi bien dans l’espace que dans le temps, et secondement, de définir la base pour une comparaison.
Je continue avec les particules adverbiales : だけ, のみ, しか et ばかり qui correspondent toutes les quatre à l’idée de « uniquement » :
– のみ étant la même chose que だけ mais en version plus polie,
– しか s’utilisant avec une phrase au négatif et ばかり apportant une nuance péjorative,
– くらい qui définit une approximation, ころ qui fait la même chose lorsqu’il s’agit d’un point fixe dans le temps, les deux se prononçant souvent ぐらい et ごろ,
– ほど qui permet d’établir une comparaison,
– など qui permet de renforcer l’idée de non-exhaustivité.
Nous avions également vu なんか mais je pense que je vais garder なんか pour la saison trois. Pour l’instant, gardez simplement cela à l’esprit.
Pour être exact, la particule まで est aussi une particule adverbiale qui permet d’indiquer un degré, le degré jusqu’auquel sont faites les choses aussi bien dans l’espace que dans le temps, mais étant généralement considérée comme indissociable de la particule から, je préfère la classer dans les particules syntaxiques. Cette particule, comme beaucoup d’autres, sera davantage développé dans la saison trois.
Poursuivons avec les particules d’emphase :
– は que nous écrivons avec l’hiragana は mais que l’on prononce bien [wa] qui permet de faire d’un complément du verbe le thème de la phrase pour le mettre en relief. Cela annonce ce dont on va parler.
– も qui indique qu’on a affaire à une répétition, « aussi ».
– こそ qui insiste vraiment sur le complément sur lequel elle est posée.
– さえ et でも qui chacun en français vont se traduire « même » mais pas avec la même nuance, さえ, c’est pour montrer quelque chose qui, normalement, ne devrait pas avoir lieu et でも pour prendre pour exemple quelque chose de ridicule.
Toutes ces particules d’emphase se placent après les particules syntaxiques. Sauf が et la plupart du temps を qu’elles remplacent, et dans les cours précédents je vous disais qu’elles se mettaient également à la place de は. Et en fait, は, c’est également une particule d’emphase. Comprenez donc qu’il est impossible d’avoir une particule d’emphase sur は.
Je reviens rapidement sur しか qui est également une particule d’emphase. C’est pour ça que, dans la phrase dans laquelle je vous avais illustré son utilisation :
パンダは竹しかを食べない。
パンダはたけしかをたべない。
Les pandas ne mangent que du bambou.
Nous n’avions pas de particule を, car la particule d’emphase a remplacé le を du COD.
Nous avons ensuite vu les particules de fin de phrase, vous vous souvenez, qui se placent après le verbe pour accompagner l’attitude avec laquelle les choses sont dites. Nous avons vu よ, ね, な, わ, ざ, とも, ぞ, さ, か y かしら.
Afin de vous rafraîchir la mémoire, n’hésitez pas à revenir sur le cours correspondant. Toutefois, je pars de l’idée que vous êtes déjà censé maîtriser les particules de fin de phrase.
Nous avions également vu des compositions des particules fin de phrase notamment かな, synonyme de かしら. Nous avons aussi parlé de la tournure explicative のだ avec ce の qui parfois peut s’apparenter à une particule de fin de phrase. Rappelez-vous bien : さ, か et かしら dans une phrase qui se termine par だ remplace le だ de fin de phrase. Ce n’est pas le cas de toutes les autres particules de fin de phrase.
Et puis pour finir, nous avons vu tout récemment les particules conjonctives qui permettent de lier entre elles deux propositions. Je vous ai mis tout à l’heure dans la partie sur les particules de liaison celles qui permettent de lier des noms entre eux. Nous avons vu :
– が, けれども et のに pour indiquer une concession,
– から et ので pour indiquer une cause.
Alors du coup, est-ce que nous avons vu toutes les particules ? Non nous n’avons pas vu toutes les particules japonaises. Nous en avons vu une très grande majorité et surtout les plus importantes mais il en existe d’autres que nous verrons par la suite. Chaque chose en son temps.
Entraînez-vous régulièrement à faire un récapitulatif de ces particules, à vous remémorer la fonction de chacune d’entre elles afin de bien être sûr de tous vous en souvenir. N’oubliez pas qu’une particule grammaticale correspond à une fonction grammaticale et non pas à des mots que l’on pourrait traduire du français au japonais. Par exemple si nous voulons dire :
Je me demande si Nicolas serait sur le terrain de baseball ?
Le « je me demande si », ce ne sont pas des mots que nous allons aller chercher directement dans une traduction en japonais, c’est une option qui exprime le doute, le fait qu’on se pose la question à soi-même. Et ainsi c’est la particule に car c’est celle-là qui va vouloir dire cette formulation en français. N’essayez jamais de traduire du français au japonais et l’inverse mot-à-mot, c’est impossible. Et puis, sur ces particules je vais déjà pouvoir vous donner quelques petites nouveautés.
Quand nous avons une possession avec の, il est possible de sous-entendre le possédé en ne le disant pas. En français, ça équivaut au pronom « celui ». Je vous montre ci-dessous un exemple :
C’est la balle de Fabien.
Bon, une phrase toute simple, en japonais cela nous donne :
ファビアンのボールだ。
Eh bien, je peux sous-entendre le possédé en disant simplement :
ファビアンのだ。
En français :
C’est celui de Fabien.
Voilà quelque chose qu’il est possible de faire. Quelque chose que nous ne ferons pas pour désigner des êtres humains, par respect. Par exemple si nous voulons dire :
C’est la sœur de Fabien. → C’est celle de Fabien.
Nous ne pourrons pas sous-entendre un être humain comme ça, ce ne serait pas très respectueux.
Et puis, la particule でも après un nom peut également avoir le sens de « ou autre » lorsque nous faisons une proposition, lorsque nous impliquons des termes, des choix du même genre que ce que nous avons déjà dit. Bon, nous avons déjà fait la phrase :
お茶は如何ですか。
おちゃはいかがですか。
Voulez-vous du thé ?
Maintenant, voyons la même phrase. Simplement, nous mettons でも à la place de は :
お茶でも如何ですか。
おちゃでもいかがですか。
Voulez-vous du thé ou autre ? (Ou un truc du genre, c’est à dire une autre boisson chaude, par exemple)
Nous allons maintenant partir sur un petit récapitulatif de tous les différents types de verbes que nous avons vus ensemble.
Nous avons d’abord le plus important, le verbe « être de description », だ qui nous permet de faire des phrases très simples en décrivant des choses. Vous aurez plus de détails dans la saison trois sur ce qu’est précisément ce verbe だ, d’où est-ce qu’il vient, etcetera.
Nous avons ensuite les « verbes de présence », いる et ある qui s’utilisent dans le cas d’un lieu dans lequel il ne se passe pas d’action, いる se référant aux êtres humains et aux animaux et ある globalement à tout le reste. Nous avons également vu qu’il existait d’autres verbes de présence comme 残る . のこる qui veut dire « rester ». « Rester », en soit, ce n’est pas une action. Nous sommes quelque part mais nous y sommes encore, nous restons au même endroit. Nous avons également 住む . すむ qui veut dire « habiter », pareil c’est juste un verbe de présence. Nous sommes quelque part mais nous indiquons que nous y sommes de manière sédentaire. Et par exemple 泊る . とまる, lui, qui veut dire « passer une nuit ». Donc là, encore une fois on est simplement à un endroit le temps d’y passer la nuit. Vous reconnaissez, c’est le même kanji que 泊 . ハク que nous avons vu dans le cours sur les unités de mesure, qui veut dire « la nuitée ».
Au cours de la saison trois, nous verrons davantage de verbes de présence. Je ne vous embêterai pas plus avec cela pour le moment.
Ensuite, nous avons les verbes d’action qui décrivent une action. Bon, ça c’est évident à comprendre !
Pour finir, nous avons vu les verbes de mouvement directionnel que nous utiliserons avec la particule へ quand nous voulons indiquer la direction dans laquelle on se déplace ou avec la particule に lorsque nous voulons indiquer le point d’arrivée de notre déplacement.
Maintenant je vais vous mettre en relief quelques erreurs à ne pas faire, des erreurs en général assez fréquentes. Par exemple, il faut vraiment que vous distinguez bien la différence entre « être de description » et « être de présence ». D’un côté だ, de l’autre c’est いる et ある. En français, c’est le même verbe mais en japonais, ce sont deux choses bien différentes. Si nous disons :
C’est un chat.
Nous décrivons simplement ce que nous voyons :
猫だ。
ねこだ。
Et quand nous disons par exemple :
Le chat est dans le parc.
Dans la phrase ci-dessus, nous indiquons la présence du chat, nous disons où il est, et donc c’est :
猫は公園にいる。
ねこはこうえんにいる。
いる parce que le chat est donc un animal. S’il s’était agi d’une balle ou d’une batte de baseball par exemple, nous aurions dit ある. Pour réussir à déterminer si c’est l’un ou l’autre, si vous pouvez poser la question :
« C’est quoi ? C’est un chat. »
Donc ce sera le verbe « être de description » qu’il faudra utiliser dans la phrase. Et si vous pouvez poser la question suivante :
« Le chat est où ? / Où est le chat ? », « Le chat est dans le parc. »,
Donc ce sera le verbe « être de présence » qu’il faudra utiliser dans la phrase. Parfois nous allons pouvoir utiliser de manière similaire le だ, « être de description », et いる et ある, « être de présence ». Par exemple lorsque nous indiquons l’emplacement d’un lieu :
図書館は動物園の前にある。
としょかんはどうぶつえんのまえにある。
La bibliothèque est en face du zoo.
Nous pouvons également dire :
図書館は動物園の前だ。
としょかんはどうぶつえんのまえだ。
La bibliothèque, c’est en face du zoo.
Et ainsi nous disons à peu près la même chose en utilisant dans un cas le verbe « être de présence » et dans le second le verbe « être de description ». Et nous pourrons également faire la même chose lorsque nous poserons une question :
« Où est la gare ? »,
Nous pourrons le faire en posant la question des deux manières.
Autre erreur à ne pas faire. Ne vous fiez pas à l’apparence d’une chose pour en déduire sa fonction grammaticale. Par exemple, quand je dis : « Je visite le zoo. », « Le zoo », oui en général c’est un lieu, nous sommes d’accord, mais dans ma phrase « le zoo » n’est pas un lieu, c’est le COD du verbe « visiter ».
Donc attention à ne pas vous faire avoir avec l’apparence de certains mots, le sens de certains mots qui pourraient vous fausser au niveau de leur fonction grammaticale dans la phrase. Et puis d’ailleurs quand nous parlons de COD, il n’y a jamais de COD donc de particules を devant だ, ni devant いる, ni devant ある. Au grand jamais. C’est totalement impossible. Si jamais vous faîte une phrase et vous vous retrouvez tout d’un coup avec un を devant だ, いる, ある, c’est forcément qu’il y a un problème. C’est impossible en japonais. Devant だ, nous ne pouvons mettre que des noms parce que c’est ce que l’on décrit. Et いる et ある se placent en général avant la particule に qui indique l’endroit dans lequel se trouve la présence ou la particule が lorsque nous indiquons le sujet du verbe « être de présence ».
Au cours de la saison trois, nous verrons qu’il est possible d’avoir une formulation en である, je ne vous en dis pas plus, retenez simplement cela.
Bon, je vous en avais beaucoup parlé au début de la saison 2 mais je pense qu’il est important de faire un rappel : le thème de la phrase est quelque chose de différent du sujet du verbe et n’a aucune valeur syntaxique. Il s’agit d’un nom ou d’un groupe nominal qui est toujours en début de phrase et qui annonce ce dont va parler la phrase. C’est quelque chose qui se voit beaucoup quand nous avons un thème donné après une particule syntaxique, par exemple には, では, からは.
Vous avez bien compris, j’espère, que le thème se met en plus de ces particules syntaxiques qui indiquent la fonction du complément vis-à-vis du verbe. Mais quand nous avons une particule は toute seule, c’est toujours un complément du verbe sur lequel nous mettons une emphase. En général, c’est le sujet du verbe ou le COD parce que vous vous souvenez que la particule は remplace が et を. Quand je dis :
ジェイソンは男だ。
ジェイソンはおとこだ。
Jason est un homme.
Jason est, dans cette phrase, le sujet du verbe de description だ mais j’en fais un thème avec ma particule は. Maintenant, observez la phrase suivante :
漫画は子供と大人が日々読む。
まんがはこどもとおとながひびよむ。
Des mangas, les enfants et les adultes en lisent tous les jours.
漫画 . マンガ est en fait COD du verbe 読む . よむ qui veut dire « lire », mais ici j’en fais mon thème avec la particule は et nous pouvons aussi avoir une particule は toute seule sur un mot si nous ne voulons pas forcément préciser quel complément il est par rapport au verbe. Je vous remets en exemple une phrase que vous connaissez déjà :
フランスでは子供と大人が漫画を読む。
フランスではこどもとおとながまんがをよむ。
En France, les enfants et les adultes lisent des mangas.
Dans cette phrase, vous avez フランスでは. C’est le lieu dans lequel se passe l’action mais nous ne sommes pas forcément obligés de mettre で si nous ne voulons pas forcément sous-entendre que フランス est le lieu dans lequel se passe l’action. Et ça va notamment être le cas lorsque nous indiquons une possession avec いる et ある. Je vous remets un exemple que nous avions déjà vu dans un précédent cours :
犀は角がある。
さいはつのがある。
Le rhinocéros a des cornes.
En fait, la phrase rigoureusement correcte est :
犀には角がある。
さいにはつのがある。
La particule に indique qu’il y a des cornes vis-à-vis du rhinocéros. Bien entendu, si vous dîtes :
犀は角がある。
さいはつのがある。
C’est toujours la même phrase mais sans la particule に. Vous pouvez formuler la phrase ainsi, un japonais arrivera à vous comprendre. Il n’y a pas de souci.
Dans la phrase ci-dessus, la particule に est une sorte de COI : il y a des cornes au rhinocéros. Et donc, si je ne mets pas la particule に, je ne dis pas forcément que 犀 . さい est ce vis-à-vis de quoi il y a des cornes donc je peux simplement dire 犀は . さいは , même si en général nous utilisons plutôt 犀には . さいには, nous utilisons [quelque chose] + には lorsque nous voulons indiquer une possession.
Sachez d’ailleurs que nous reviendrons sur la particule に dans la saison trois.
En japonais, il est possible d’avoir une particule syntaxique suivit de la particule の et qui va permettre de déterminer. Je vous montre, je peux additionner les particules から + の pour additionner l’origine et l’appartenance en disant par exemple :
私はウェンディからの手紙を読む。
わたしはウェンディからのてがみをよむ。
Je lis la lettre de Wendy.
Bon, la traduction n’est pas évidente quand on n’est pas habitué mais il faut comprendre la phrase ainsi : Je lis la lettre en provenance de Wendy.
Un autre exemple : と + の, avec + appartenance.
明日はジェシカィとのパジャマパーティーだ。
あしたはジェシカとのパジャマパーティーだ。
Demain, c’est la soirée pyjama (de) avec Jessica.
へ + の, la direction + l’appartenance.
西への道だ。
にしへのみちだ。
C’est le chemin (de vers) l’ouest.
Donc, en bon français, nous traduirons ainsi :
C’est le chemin en direction de l’ouest.
Nous allons toujours reformuler pour qu’en français la phrase sonne bien. Et puis parfois nous avons deux particules qui s’additionnent et là, ça donne un tout nouveau sens. Il s’agit ici d’analyser les phrases au cas par cas, par exemple :
と + は, sert à donner une définition ou pour la demander.
マンゴーとはインドからの果物だ。
マンゴーとはインドからのくだものだ。
La mangue est un fruit originaire de l’Inde.
Voilà je donne la définition sur ce qu’est la mangue et vous pouvez noter que j’ai encore une fois mon からの. Ce n’est pas simplement un fruit de l’Inde, c’est un fruit originaire de l’Inde.
Également parfois nous allons croiser des particules dans des expressions figées. Par exemple dans le mot 今日は . こんにちは qui veut dire « bonjour », le は est en fait la particule de thème qui a été mise dans l’expression qui est figé, qui maintenant fait partie intégrante du mot.
Pour terminer, attention, nous avons certains mots qui, dans des phrases, ressemblent à des particules mais qui n’en sont pas. Par exemple, quand nous voulons indiquer un lieu dans lequel il ne se passe rien, nous allons souvent utiliser にわ mais にわ, ça peut être d’autres choses en japonais. にわ, ça peut être le jardin; にわ, c’est également le classificateur numéral quand nous avons « deux » dans la catégorie des oiseaux: 2羽 . にわ. Il faut donc faire attention, ce n’est pas parce qu’on entend des choses qui ressemblent à des particules que c’en est forcément autre chose.
Je vous avais également dit qu’il était possible de sous-entendre le だ en fin de phrase, que c’était quelque chose que les femmes et les enfants faisaient souvent, que ça faisait mignon. Mais nous pouvons également le faire sans avoir forcément envie de paraître mignon quand le だ de fin de phrase est évident. Je reprends l’exemple précédent :
マンゴーとはインドからの果物だ。
マンゴーとはインドからのくだものだ。
La mangue est un fruit originaire de l’Inde.
Voyez, nous comprenons parfaitement que nous sommes dans le cas d’un verbe « être de description ».
En japonais, comme dans toutes les langues du monde, il y a certaines différences à connaître entre le japonais standard et le japonais oral, parlé dans la vie de tous les jours. Jusqu’à présent, je vous ai toujours martelé que la particule était un élément très important dans la phrase car elle permettait de donner sa fonction grammaticale au mot. Et pourtant, dans le japonais parlé par des natifs, c’est un peu différent. Pour mieux comprendre, je vous invite à observer la phrase ci-dessous :
私、バナナ食べるよ。
わたし、バナナたべるよ。
Je mange une banane !
Je peux sous-entendre le は de thème en disant simplement. Et je peux même sous-entendre le を du COD comme dans la phrase ci-dessous :
私、バナナ食べるよ。
わたし、バナナたべるよ。
Je mange une banane !
Voilà, ça c’est un langage oral, ce n’est pas un language formel. Cette manière de parler ne respecte pas les règles de la langue, ce n’est pas comme ça que s’écrit une phrase en japonais mais c’est une manière de parler que vous entendrez beaucoup chez les enfants et les adolescents. Il y a beaucoup de phrases dans lesquelles les particules sont sous-entendus car le contexte les rend évidentes. Quand je vous dis 私、バナナ食べるよ, nous n’avons pas besoin de savoir que 私 . わたし est thème ou sujet du verbe et que バナナ est le COD pour comprendre le sens de la phrase. Comprenez bien que nous aurons souvent les particules は, を et puis même が également qui sont sous-entendus. Cela arrivera bien moins souvent avec les autres particules parce que les autres particules, si nous les sous-entendons, c’est beaucoup plus difficile de percevoir leur fonction grammaticale dans la phrase. Mais は, を et が seront très souvent sous-entendus à l’oral. Et ça va d’autant plus être le cas lorsque ces particules vont être doublées par une particule adverbiale. Voici une phrase à titre d’exemple :
獏は果物や種子だけ食べる。
ばくはくだものやしゅしだけたべる。
Les tapirs mangent uniquement des fruits et des graines.
Bon, nous avons déjà vu la particule だけ et cela fait un peu lourd de mettre la particule を après. Il y a beaucoup de japonais qui vont l’enlever parce que le contexte nous indique très clairement que « Les tapirs mangent uniquement des fruits et des graines ». Et ainsi dans la phrase :
獏は果物や種子だけ食べる。
ばくはくだものやしゅしだけたべる。
Les tapirs mangent uniquement des fruits et des graines.
Nous comprenons très bien que 果物や種子だけ . くだものやしゅしだけ, c’est le COD du verbe. La particule を est donc sous-entendu et ça ne dérange personne.
Donc, ce n’est pas évident quand on apprend la langue japonaise et qu’on aimerait se fier aux particules pour se repérer dans la phrase mais à terme avec le contexte et l’expérience par la pratique quotidienne, vous allez pouvoir, même sans entendre les particules, comprendre comment s’organisent les phrases ; et vous-même, vous ferez également des phrases sans les particules pour avoir un niveau très similaire au japonais courant, parlé au quotidien.
Passons à la suite.
En japonais, quand nous avons une énumération, de la même manière nous allons pouvoir sous-entendre les particules d’énumération. Je reprends la phrase suivante :
狐と熊と蛙
きつねとくまとかえる
Nous pouvons simplement dire 狐、熊、蛙 en mettant une virgule. Nous pouvons également faire la même chose avec un nakaten, et ainsi, nous nous retrouvons avec la particule と qui est sous-entendue. Nous comprenons donc qu’il s’agit d’une énumération.
C’est un peu ce que nous faisons également en français, cela ne marche qu’avec と parce que や, か et なり sont porteurs d’une nuance. La nuance de non-exhaustivité ou de choix qui, du coup, ne serait pas perceptible tant à l’oral qu’à l’écrit si nous sous-entendions les particules. Ensuite, il est possible d’utiliser des conjonctions en appui avec des particules de liaison, par exemple そして ou あるいは. En général, nous les mettons avant le dernier terme :
狐と熊と蛙きつねとくまとかえる, nous pouvons dire :
狐と熊と、そして蛙 → « et puis une grenouille ».
狐か熊か蛙きつねかくまかかえる, nous pouvons dire :
狐か熊か、あるいは蛙 → « ou bien encore une grenouille ».
Les conjonctions viennent appuyer les listes. D’ailleurs と et ce か que je vous ai mis en rouge, nous ne sommes pas obligés de les mettre. C’est possible mais le そして et le あるいは peuvent simplement suffire à montrer que nous instaurons un nouvel élément à la liste.
Comme promis, j’en profite pour vous présenter une autre particule de liaison donc voici la particule に qui permet de dresser une énumération par paire. Ci-dessous, un exemple :
狐に熊
きつねにくま
Un renard et un ours
Voilà, nous créons une paire et nous pouvons aussi additionner quelque chose à une paire comme ceci :
狐に熊に蛙
きつねにくまにかえる
Je crée d’abord la paire « Un renard et un ours ». Et ensuite je rajoute la grenouille, « et une grenouille », c’est un peu comme si je rajoutais les choses au fur et à mesure qu’elle me venait à l’esprit. Du coup, en plus de créer une paire, cette particule に a souvent cette utilisation d’ajout. Nous énumérons les éléments de la liste en les ajoutant successivement les uns aux autres.
Et nous avons aussi deux autres particules d’énumération non-exhaustive tout comme に et や qui sont やら et だの :
狐やら熊やら蛙やら
きつねやらくまやらかえるやら
狐だの熊だの蛙だの
きつねだのくまだのかえるだの
Vous pouvez à nouveau remarquer que, comme c’était déjà le cas avec なり, やら et だの vont se mettre après chaque élément de la liste. Et je rappelle encore une fois que, pour l’instant, nous ne savons faire des énumérations qu’avec des noms. Il est possible de faire des énumérations sur des verbes mais nous verrons cela lors de la saison trois donc patience. Ne soyez pas pressé, vous avez encore beaucoup de choses à apprendre.
Vous savez déjà qu’en japonais il est possible d’inverser l’ordre des compléments dans la phrase pour apporter différentes nuances, mais pour l’instant il est clair dans votre esprit que le thème est toujours en début de phrase. Eh bien, il va arriver qu’il soit déplacé. Observez l’exemple ci-dessous pour mieux comprendre :
ステファニーはタルタルステーキを食べる。
ステファニーはタルタルステーキをたべる。
Stéphanie mange un steak tartare.
Nous pouvons avoir :
タルタルステーキを食べる、ステファニーは。
タルタルステーキをたべる、ステファニーは。
Elle mange un steak tartare, Stéphanie.
Dans la phrase ci-dessus je décris l’action, et puis je me rends compte que j’ai oublié de donner mon thème, donc je le précise après coup. Cela arrive parfois au cours d’une discussion. Vous pouvez vous retrouver avec un thème en fin de phrase. Bien évidemment, vous comprenez très bien que Stéphanie est le thème de ce qui précède. Nous pouvons avoir la même chose avec d’autres compléments, par exemple le COD :
ステファニーは食べる、タルタルステーキを。
ステファニーはたべる、タルタルステーキを。
Stéphanie en mange du steak tartare.
Voilà ! Je précise le COD après le corps principal de ma phrase.
Sachez aussi que, dans le cas d’une phrase complexe avec deux propositions, nous pouvons inverser l’ordre des propositions :
ステファニーはパリにいるから、タルタルステーキを食べる。
ステファニーはパリにいるから、タルタルステーキをたべる。
Puisque Stéphanie est à Paris, elle mange un steak tartare.
Nous pouvons inverser l’ordre des deux propositions alors le thème reste toujours en premier quoi qu’il arrive, mais je peux intervertir mes deux propositions, ce qui me donne :
ステファニーはタルタルステーキを食べる、パリにいるから。
ステファニーはタルタルステーキをたべる、パリにいるから。
Stéphanie mange un steak tartare puisqu’elle est à Paris.
Voilà pour l’exemple. Cela dit, l’ordre des éléments dans la phrase est quand même moins naturel que dans la première phrase et toutes les autres phrases que nous avons vu dans les cours précédents. Mais au moins, un interlocuteur comprend très bien ce que nous avons voulu dire et ça marche exactement de la même manière avec les quatre autres particules conjonctives que nous avons vues, notamment celle de la concession.
D’ailleurs puisque nous sommes en train de parler de particules conjonctives, nous avons la particule が de liaison que nous pouvons utiliser pour lier deux propositions. Alors ici le が n’est pas une particule de concession, il va simplement lier deux propositions qui s’enchaînent. Nous avons exactement la même chose en français. Observez bien la phrase d’exemple ci-dessous, d’abord en français :
Excusez-moi mais sommes-nous dimanche aujourd’hui ?
Ici, la première proposition sert à introduire la suite et en japonais, nous allons pouvoir faire la même chose :
すみませんが、今日は日曜日ですか。
すみませんが、きょうはにちようびですか。
Excusez-moi mais sommes-nous dimanche aujourd’hui ?
Je place donc ma particule が à la fin de la première proposition pour introduire la seconde, nous ne sommes pas dans une idée de concession mais simplement d’introduction. Et ici, je vous ai mis la phrase à la forme polie avec です parce qu’utilisant すみません qui est déjà une manière polie de s’excuser, il est nécessaire d’utiliser la forme polie dans l’intégralité de la phrase complexe, donc です à la place de だ.
Courage, nous avons bientôt terminé. Je vous avais promis un dernier mot interrogatif japonais, il s’agit de 何故 . なぜ et qui permet de poser une question sur la cause, sur la raison. En français, « pourquoi ? ». Donc en posant une question sur la cause, nous demandons une explication, donc nous devrons poser la question avec une phrase à la tournure explicative :
ベティは何故ラタトゥイユを食べるの?
ベティはなぜラタトゥイユをたべるの?
Voilà, 何故 . なぜ se place en général juste après le thème, ce qui nous donne en français :
Pourquoi Betty mange-t-elle de la ratatouille ?
Ce à quoi nous pouvons répondre par une phrase à la tournure explicative :
パリにいるのだ。
C’est qu’elle est à Paris.
Mais en général, nous allons répondre avec une phrase qui donne une cause, ce qui nécessite alors une nouvelle formulation. Encore une fois, je peux terminer ma phrase par から, la particule conjonctive de cause, puis だ pour dire « c’est parce que », en mettant tout ça directement après mon verbe :
パリにいるからだ。
C’est parce qu’elle est à Paris.
Voilà, c’est possible de faire ça avec から + だ après mon verbe. 何故 . なぜ avec cette tournure en からだ permettant de poser une question sur une cause et de répondre en donnant une cause.
Cela ressemble beaucoup à la formule のだ mais qui s’en différencie tout de même. La formule のだ permet de demander et donner une explication. N’hésitez surtout pas bien réviser le cours sur la tournure explicative のだ afin de ne pas vous mélangez les pinceaux.
Enfin, il existe des synonymes de 何故 . なぜ qui sont 何で . なんで ou encore どうして. Bon, ne vous prenez pas la tête, utilisez 何故 . なぜ et le reste viendra avec l’expérience. Enfin, どうして peut également être un synonyme de どう, tout comme どうやって, どうように(して). Je ne vais pas rentrer dans les détails de toutes ces tournures verbales mais si vous les croisez sachez que ce sont des synonymes de どう. Elles permettent donc de poser une question sur la manière, en français, « comment ? ».
Ouf ! Nous arrivons enfin au dernier point à aborder.
Il est possible d’avoir une utilisation différente dans notre phrase des classificateurs numéraux. Souvenez-vous, nous avions :
グウェンはレストランでブッフ・ブルギニョンを2つ支払う。
グウェンはレストランでブッフ・ブルギニョンを2つしはらう。
Gwen règle deux bœufs bourguignon au restaurant.
Je peux mettre mon classificateur numéral directement après mon nom :
グウェンはレストランでブッフ・ブルギニョン2つを支払う。
グウェンはレストランでブッフ・ブルギニョン2つをしはらう。
Gwen règle deux bœufs bourguignon au restaurant.
Elle règle ブッフ・ブルギニョン2つ (bœuf bourguignon X2). Cette manière d’écrire est plutôt rare mais au cas où vous tomberiez dessus, au moins maintenant vous savez. Enfin, je vous rappelle qu’il est aussi possible de déterminer le nom avec le classificateur numéral, ce qui nécessite l’utilisation de la particule の. C’est d’ailleurs quelque chose que nous avions déjà fait dans le cours sur les classificateurs numéraux :
グウェンはレストランで2つのブッフ・ブルギニョンを支払う。
グウェンはレストランで2つつのブッフ・ブルギニョン2つをしはらう。
Gwen règle deux bœufs bourguignon au restaurant.
Et voici un nouveau cours achevé ! L’objectif de ce cours est d’approfondir un peu tout ce que nous avons vu dans cette partie sur les particules et je pense avoir plutôt bien réussi à expliquer tout cela de manière claire et détaillée. Bien... il ne me reste plus qu’à vous donner vos exercices.
Concernant les exercices, n’hésitez pas à refaire ceux que vous avez déjà fait précédemment au cours de cette saison afin de bien mémoriser les fonctions grammaticales de chaque particule. Revenir en arrière vous fera le plus grand bien. Entrainez-vous également à lire les phrases à l’oral en japonais afin d’habituer votre ouïe. Si vous avez la chance d’avoir quelqu’un pour vous aider, si vous êtes en contact avec des japonais via Skype par exemple, profitez-en pour vous perfectionner. Sinon, vous avez toujours YouTube. Je pense vous l’avoir déjà dit mais... même si vous ne comprenez pas tout au début, ce n’est pas grave. Les choses viendront avec la pratique.
Nous avons pratiquement terminé les trois quarts de la saison deux. Il nous reste encore quelques cours à faire et je peux vous le dire tout de suite. Les cours suivants porteront sur la culture et la politesse japonaise : les pronoms personnels japonais, les pluriels et adjectifs possessifs japonais, les suffixes honorifiques japonais, le préfixe de politesse お... et plus encore. Je pense que nous sommes partis pour quinze ou seize leçons supplémentaires avant d’arriver enfin au terme de cette saison.
Alors la seule chose que je peux vous dire, c’est courage ! Accrochez-vous, ne lâchez rien ! Oui, je sais que j’ai déjà répété cela mainte et mainte fois mais c’est important de le marteler !
Bonnes révisions à tous et à toutes.
Introduction