DEUXIÈME SAISON - BRYAN MANGIN

Les particules de fin de phrase

Introduction

Aujourd’hui, nous allons aborder dans ce cours les particules de fin de phrases. Nous allons en voir au moins une dizaine et puisqu’elles sont nombreuses, ce sujet sera divisé en plusieurs parties très légères afin que vous compreniez bien tout ce dont nous allons parler.
Les particules de fin de phrases, comme leur nom l’indique, vont être placées à la toute fin de la phrase après le verbe. Bon, là vous vous souvenez que je vous avais dit jusqu’à présent que le verbe se plaçait toujours à la fin de la phrase. Eh bien cette fois-ci, les particules que nous allons voir se place à la toute fin de la phrase après le verbe. Et ce sont des particules qui vont servir à appuyer de différentes manières le propos, ce que nous disons, d’exprimer l’attitude du locuteur, celui qui parle, envers l’interlocuteur, celui à qui l’on parle.
Dans ce cours, je vais simplement vous donner une liste de particules de fin de phrase avec à chaque fois une phrase d’exemple pour mettre en avant la particule. Ces phrases, très simples, servent uniquement à démontrer ce que la particule finale change dans la manière de dire la phrase.

Les particules finales : よ, ぞ, ぜ, さ

Dans nos langues occidentales, nous utilisons des symboles en guise de ponctuation dans nos phrases, afin d’exprimer des sentiments, des sensations. Selon la ponctuation employée au sein d’une phrase, nous savons quelle intonation nous devons faire percevoir à travers la voix.
Comprenez bien ceci ! Dans les langues occidentales, la ponctuation peut s’écrire et être exprimé à travers l’intonation de la voix, mais aucun signe de ponctuation ne possède un son. Il n’existe pas de sonorité propre à chaque signe de ponctuation.
C’est là que se situe la différence principale par rapport à la langue japonaise.
Les japonais utilisent parfois des particules en guise de ponctuation et ces particules ont une sonorité qui est propre à chacune d’elles.
Maintenant intéressons-nous de plus près à la particule . Elle est parfois surnommée « le point d’exclamation japonais ». Cela dit, elle sert donc à marquer un étonnement ou à exprimer un sentiment de façon très affirmée.
est une variante (masculine) très familière, voire vulgaire de .
est une variante masculine ayant la même signification que mais un peu moins fort, surtout employé dans le Kanto (Tokyo). Chose importante à savoir : si votre phrase se termine par la copule , alors celle-ci sera remplacé par la particule finale .
, très employée par les hommes également, est une variante familière de , employée notamment à Tokyo, et permet également d’exprimer l’entente de manière très familière.
Il existe encore une toute dernière différence entre la ponctuation occidentale et la ponctuation japonaise, notamment à l’écrit.
Dans une langue occidentale, si vous n’écrivez pas le point d’exclamation là où il devrait y en avoir, il est impossible pour le lecteur de comprendre que la phrase est exclamative.
Dans la langue japonaise, le marquage de l’étonnement ou l’expression d’un sentiment de façon très affirmée, à travers la particule ou ses variantes N’est PAS une obligation absolue. Cela se vérifie surtout à travers la bande dessinée japonaise, les mangas, où le point d’exclamation occidentale remplace parfois la particule et ses variantes. Parfois, il peut être constaté la présence des deux symboles : la particule ET le point d’exclamation qui suit juste après.
Voilà deux conséquences de l’influence occidentale.
Enfin, il se peut qu’il n’y ait la présence ni de l’un, ni de l’autre, le contexte de la phrase, la forme de la bulle, la taille et la police de caractère suffisent à rendre la phrase exclamative.
Quelques exemples :
無理だ
むりだ
C’est impossible !

猪が来るだ
いのししがくるだ
Des sangliers viennent !

四葉は歴史博物館にいるだ
よつばはれきしはくぶつかんにいるだ
Yotsuba est au musée d’histoire !

純子と一八は森の真ん中にいる
じゅんこといっぱちはもりのまんなかにいる
Junko et Ippachi sont en pleine forêt !

大助は馬鹿
だいすけはばか
Daisuke est un idiot !

La particule finale ね

La particule exprime l’accord attendu avec le locuteur, cela correspond à « n’est-ce pas !? » (Ou à « hein !? » de manière familière). Il s’agit surtout d’un message emphatique, destiné à vérifier que votre interlocuteur vous écoute.
La particule est le plus souvent utilisée par les femmes, les hommes l’utilisant avec parcimonie. Elle peut également être utilisée seule.
Pour les hommes, la particule peut être considérée comme très féminine… et pas forcément très adapté pour eux. Si vous êtes un homme et que vous voulez paraître très viril, ne l’utilisez pas.
Quelques exemples :
四葉は歴史博物館にいる
よつばはれきしはくぶつかんにいる
Yotsuba est au musée d’histoire, n’est-ce pas ?

La particule finale な

La particule , d’usage plutôt masculin, placée en fin de phrase, permet de souligner une opinion, c’est-à-dire que l’on se fait la remarque à soi-même. Généralement utilisée dans un registre familier, elle indique l’émotion ou l’emphase.
Quelques exemples :
明夫は馬鹿・・・・・・
あきおはばか・・・・・・
Akio est un idiot…

La particule finale わ

La particule finale permet d’exprimer l’entente, dire que l’on est d’accord. Elle est surtout utilisée par les femmes pour donner un petit côté maternel. Les hommes utilisent bien moins souvent cette particule.
La particule finale , vue plus haut exprime également l’entente mais d’une manière plus familière que .
Quelques exemples :
私もロックンロールを聞く
わたしもロックンロールをきく
Moi aussi j’écoute du rock’n roll.

私もエレキギターを弾く
わたしもエレキギターをひく
Moi aussi je joue de la guitare électrique.

La particule finale とも

La particule finale とも permet d’exprimer l’évidence.
Pour information, il existe également l’adverbe 勿論 . モチロン de même sens.
Voici un exemple :
海香は美少女だとも
うみかはびしょうじょだくとも
Bien sûr qu’Umika est une belle jeune fille.

Nous allons maintenant voir une autre particule de fin de phrase : la particule . Il y a énormément de choses à dire dessus donc, relisez bien tout ce que nous venons de voir en amont, prenez le temps de bien assimiler toutes ces nouvelles particules et poursuivez ensuite votre lecture.

La particule finale か

La particule finale sert à poser une question. Pour transformer une phrase affirmative en une phrase interrogative, il suffit de placer la particule à la fin de la phrase. Observez ci-dessous l’exemple suivant pour mieux comprendre :
笑里は動物園にいる。
えみりはどうぶつえんにいる。
Emiri est au zoo.

Nous avons une phrase affirmative. Nous allons la transformer en phrase interrogative. Observez, c’est très simple. Nous rajoutons simplement la particule à la fin de la phrase :
笑里は動物園にいる
えみりはどうぶつえんにいる
Emiri est-elle au zoo ?

Nous avons maintenant une phrase interrogative. Sachez que nous levons légèrement l’intonation en fin de phrase comme pour poser une question.
Bien entendu, vous pourriez tout à fait utiliser un point d’interrogation occidental à la place de la particule , ce qui donne tout simplement :
笑里は動物園にいる?
えみりはどうぶつえんにいる?
Emiri est-elle au zoo ?

Dans un registre familier et lorsque la phrase affirmative se termine avec la copule , la particule remplace la copule . Exemple ci-dessous :
大助は馬鹿
だいすけはばか
Daisuke est un idiot !

Nous transformons la phrase affirmative en question :
大助は馬鹿
だいすけはばか
Daisuke est-il un idiot ?

Nous pouvons aussi utiliser le point d’interrogation occidental :
大助は馬鹿?
だいすけはばか?
Daisuke est-il un idiot ?

Jusqu’à présent, nous ne posons que des interrogations totales – on dit aussi des « questions fermées », peut-être ce terme vous parlera un peu plus –, ce qui veut dire que la question porte sur l’ensemble de la phrase. Nous ne pouvons répondre que par « oui » ou par « non ».

Dans un cours qui viendra un peu plus tard, nous apprendrons à faire des interrogations partielles qui permettent de poser une question sur un élément précis de la phrase. Nous verrons notamment les grands questionneurs : Où ? Quand ? Qui ? Pourquoi ? Comment ? Il y a énormément de choses à dire sur le sujet et c’est pourquoi nous verrons tout cela dans un cours séparé.
Pour en revenir à nos moutons, nous pouvons également poser la question au négatif. Nous n’avons pas encore vu la forme négative mais pour vous donner un exemple, reprenons une phrase vue un peu plus haut :
笑里は動物園にいる
えみりはどうぶつえんにいる
Emiri est-elle au zoo ?

Si nous voulons poser la question au négatif, nous dirons :
笑里は動物園にいない
えみりはどうぶつえんにいない
Emiri est-elle au zoo ?

À partir de là, je dois attirer votre attention sur un point. Selon la question qui vous est posée, qu’elle soit une question affirmative fermée ou une question négative fermée, vous devez faire attention à ce que vous allez répondre.
Si quelqu’un vous demande :
笑里は動物園にいる
えみりはどうぶつえんにいる
Emiri est-elle au zoo ?

Si vous répondez はい, cela veut dire : Oui, elle y est.
Si vous répondez いいえ, cela veut dire : Non, elle n’y est pas.
Si quelqu’un vous demande :
笑里は動物園にいない
えみりはどうぶつえんにいない
Emiri n’est-elle pas au zoo ?

Si vous répondez はい, cela veut dire : Oui, elle n’y est pas.
Si vous répondez いいえ, cela veut dire : Non, elle y est.

Sur ce dernier point, le japonais est l’inverse du français. En français, nous aurions répondu soit par : « Non, elle n’y est pas. » ou par « Si, elle y est. ».
Donc, faîtes très attention à ce que vous répondez pour que votre réponse soit claire.
Nous pouvons également répondre à la question en reprenant la phrase affirmative de la question :
ルカは公園にいる
ルカはこうえんにいる
Luca est-il au parc ?

Alors vous répondez :
ルカは公園にいる。
ルカはこうえんにいる。
Luca est au parc.

Nous pouvons même enlever le thème. Puisque le thème de la phrase dans la réponse est le même que dans la question, il n’est pas nécessaire de le répéter :
公園にいる。
こうえんにいる。
[En parlant de Lucas] Il est au parc.

Nous pouvons même utiliser le verbe seul :
いる。
[En parlant de Lucas] Il y est.

La particule finale かしら

La particule finale かしら sert à exprimer l’incertitude. Elle sert à adoucir une question ou un doute que l’on s’adresse à soi-même. Elle se place toujours à la fin d’une phrase et se traduit par « je me demande ».
La particule finale かしら remplace également la copule .
Elle est généralement utilisée par les femmes, donc à utiliser avec parcimonie si vous êtes un homme.
En guise d’exemple :
笑里は動物園にいるかしら
えみりはどうぶつえんにいるかしら
Je me demande si Emiri est au zoo.

Les particules finales combinées

Nous en avons presque fini avec les particules finales. Il nous reste une dernière chose à voir : les particules finales combinées. Car il est possible d’avoir plusieurs particules finales les unes à la suite des autres, généralement deux, et dans ce cas de figure le sens des particules s’additionne.
Par exemple, il est possible de combiner la particule surnommée « le point d’exclamation japonais » qui marque un étonnement ou sert à exprimer un sentiment de façon très affirmée et la particule qui sert à exprimer l’accord attendu avec le locuteur.
Un autre exemple, il est possible de combiner la particule qui permet d’exprimer l’entente, dire que l’on est d’accord, et la particule qui sert à exprimer l’étonnement, la stupéfaction ou à exprimer un sentiment de façon très affirmée.
Un dernier exemple, il est possible de combiner la particule qui sert à poser une question et la particule qui sert à faire une remarque, donc la combinaison かな sert à se faire une remarque à soi-même. Il s’agit de la version masculine de かしら.

Conclusion

Voilà ! Nous avons vu les principales particules de fin de phrase. Il en reste encore quelques autres à voir mais comme celles-ci fonctionnent de pair avec des verbes, ce qui aboutit donc à des tournures verbales et autres joyeusetés, ce n’est pas encore le moment de vous embêter avec ça.
Les particules de fin de phrases sont quelque chose de très spécifiques à la langue japonaise et il n’est pas forcément facile d’expliquer cela, en cours, à des francophones ou tout autre personne parlant une langue européenne de naissance. Comme nous l’avons vu, ces particules traduisent surtout des émotions comme par exemple la particule finale qui est souvent retranscrite par un point d’exclamation. Comme quoi, c’est assez particulier.
La seule solution que je peux vous proposer pour vous entraîner à reconnaître ces particules de fin de phrase à l’oral ainsi que pour mieux comprendre les différents contextes dans lesquels elles s’utilisent, c’est bien entendu de lire des mangas, de regarder des animes ou encore de jouer à des jeux vidéo, avec les sous-titres. Et ainsi, à force de pratique, vous finirez par y arriver.
Cela étant dit, je vous donne vos exercices, comme toujours du thème et de version. Et dans les phrases que je vous donne à traduire en japonais, lisez-les bien afin de deviner quelle particule finale est la mieux adaptée pour traduire le plus fidèlement possible le sentiment exprimé dans la phrase.
Comme d’habitude, relisez cette leçon ainsi que la leçon précédente et entraînez-vous à écrire les phrases d’exemples et les phrases des exercices. N’hésitez pas à recommencer les exercices si vous avez commis des erreurs.
Pour le reste, n’oubliez pas les mots de vocabulaire en contre-bas.
Bon courage !

単語. Vocabulaire

. いのしし . le sanglier
美少女 . ビショウジョ . la belle jeune fille
歴史博物館 . レキシハクブツカン . le musée d’Histoire
森の真ん中 . もりのまんなか . en pleine forêt, au beau milieu de la forêt
馬鹿 . バカ . l’idiot / l’idiote
弾く . ひく . jouer (d’un instrument)